Le processus
L’étude de cette controverse se basera essentiellement sur un des projets les plus avancés et les plus médiatisés à l’heure actuelle, celui de l’équipe dirigée par Mark Post à l’Université de Maastricht, visant à la création de viande de bœuf en laboratoire.
La fabrication de ce steak particulier nécessite trois mois de culture en laboratoire, pendant lesquels des cellules musculaires prélevées sur des bovins se multiplient au sein d’un milieu de culture contenant des nutriments essentiels à leur croissance.
Ces cellules forment d’elles-mêmes des tissus musculaires que l’ont peut « exercer », afin de simuler les mouvements que ferait l’animal, à l’aide de stimulations électriques ou bien par l’ajout de composants chimiques.
Les minuscules pièces de tissus sont ensuite assemblées pour former un simili steak haché. Ce dernier ne contient en l’état actuel que du muscle, et est exempt de vaisseaux sanguins ou de graisse.
La production en laboratoire de viande autre que de bœuf, telles que de porc ou de poulet, repose sur le même principe de culture cellulaire. Cependant, les processus de fabrication employés par les différents laboratoires peuvent varier : les milieux de culture ainsi que d’éventuelles méthodes permettant l’accélération de la croissance de la viande peuvent être employés.
Le résultat
Il a été démontré par de multiples occasions que la production de viande en laboratoire est possible.
Le laboratoire de NSR/Touro a été le premier a avoir présenté un échantillon de filet de poisson comestible produit artificiellement.
Une seconde présentation a été faite lors de l’exposition l’Art Biotech à Nantes en 2003 par une équipe de l’université médicale d’Harvard.
Dernièrement, une dégustation d’un steak produit par l’université de Maastricht a été organisée et diffusée sur la télévision britannique.
Ce steak consistait en un assemblage de 20 000 filaments musculaires, sans graisse ni nerfs, de 142 grammes. Sa production a coûté la bagatelle de 290 000€.
« Je m’attendais à ce que la texture du steak soit plus douce mais ça ressemble à de la viande, même si ce n’est pas aussi juteux. » Hanni Rützler, goûteuse du steak in vitro et chercheuse autrichienne dans l’alimentaire